EssaouiraSurgissant du silence d’une première torpeurLa mer en son éclat d’origine et rebelle D’une houle alanguie cerne la citadelle Et les yeux des mortels sont oubli de stupeur Essaouira ! L’antique Mogador, Et de plus loin encore Thamussida, Sabre l’air incertain et le fouet de lumière D’un volet bleu qui claque. Avant même les dieux et la glaise des scribes Dans ce temps primitif qui est d’avant le temps, Les nomades venant du val du Talifet Sacrifièrent leur désert aux sources de la mer Et le ressac arrime dans la fange et le sel La douleur rose et douce D’un crépuscule de mémoire Pour éprouver les marches de l’exil. La médina s’évente dans le frais de ses draps Et glorifie l’Unique à l’appel des muezzins. Sur le quai des relents de sardines et de feu Epicent le chahut des mouettes en plein vol Le vent d’embruns soulève le voile des femmes Je suis venu pour taire l’ombre Nommant la mort de ce qui est déjà. |